Seulement 50% des entreprises recrutent les 6% obligatoires de personnes handicapées dans leur équipe, conformément à la loi du 10 juillet 1987.
L’un des problèmes majeurs réside dans le fait qu’il y a des offres d’emploi à bac+4 et bac+5 mais que les personnes atteintes d’un handicap ont souvent du mal à accéder aux hautes études.
Il y a donc des postes adaptés dans le secteur de la bureautique, mais il y a une vraie pénurie dans le management, la comptabilité etc...
Il y a aussi un manque évident de dotations pour accéder à des formations qui permettraient de former des personnes à ces métiers.
La branche Mission Handicap de SYNERGIE propose des emplois aux personnes handicapées mais leurs propositions d’emplois ne sont pas toujours adaptées au handicap de la personne concernée.
De plus, après s’être inscrites, les personnes recherchant un emploi receoivent ensuite beaucoup de publicités dans leur boîte mail. SYNERGIE affirmé qu’ils ne transmettaient les données personnelles à aucune société. En revanche l’explication résiderait peut-être dans le fait que lorsqu’ils publient des annonces sur les sites partenaires comme INDEED par exemple ou Pôle Emploi, il n’est pas impossible que ces sociétés partagent les données.
Les responsables de SYNERGIE n’ont pas été en mesure de donner des chiffres sur le taux de réussite d’insertion et d'emploi pour une personne reconnue comme Travailleur Handicapé.
Les représentants de Pôle Emploi pour le secteur Handipass ont expliqué qu’ils établissaient un diagnostic avec les demandeurs d’emploi pour définir ce qu’ils appellent leurs "limitations".
Les offres d’emploi ne sont pas classées par type de handicaps car ils considèrent que cela relève des problèmes de santé et donc de la vie privée. Leur objectif est de connaître le niveau d’autonomie des personnes et quels sont leurs besoins d’accompagnement spécialisé.
Pôle Emploi procède à un suivi hebdomadaire auprès des entreprises qui proposent des offres d’emploi.
Les responsables n’ont pas été en mesure de nous donner le pourcentage de demandeurs d’emploi en situation de handicap, ni le pourcentage de ceux qui trouvent un emploi en passant par Pôle emploi.
Deuxième bilan: la formation
Parmi les sociétés qui aident les personnes handicapées à se former et à trouver un emploi, l’ESAT Paul Besson (Etablissement et Services d'Aide par le Travail) propose divers ateliers tels que les espaces verts, la blanchisserie, le ménage, etc...
L’établissement dispose de 90 places par an et regroupe tout type de handicaps dont la majorité est essentiellement mental. Le taux de réussite à trouver un emploi ensuite reste malheureusement extrêmement faible. Un seul placement en 2017.
De même, Mission Handicap Assurance, créée par la Fédération Française des Assurances, est destinée à favoriser l’insertion par la formation en contrat d’alternance, pour les étudiants bien sûr, mais aussi pour les personnes d’une moyenne d’âge de 45 ans.
Il est possible pour les demandeurs d’emploi de proposer leur candidature jusqu’à huit postes différents, le but étant d’aider chaque personne en situation de handicap à prendre confiance en soi. L’équipe agit en partenariat avec TH conseil. L’immersion de huit jours dans les sociétés peut aboutir à des contrats d’embauche.
Troisième bilan: l'accès aux soins longue durée
Lors de sa rencontre avec le responsable de l’AGEFIPH, Naji Debache l’a interpellé à propos du forfait hospitalier de longue durée.
En effet en cas d’hospitalisation, l’Assurance Maladie prend en charge une partie des frais, cependant le forfait hospitalier reste à la charge du patient.Le montant du forfait hospitalier est fixé à 20€ par jour, par arrêté ministériel, depuis le 1er janvier 2018. Lors d’une hospitalisation de très longue durée, un patient en situation de handicap, qui perçoit comme seul revenu l’Allocation Adulte Handicapé et qui est locataire, ne peut pas assumer financièrement le cumul de son loyer et de ce forfait.
Les mutuelles ne remboursent pas non plus ces frais hospitaliers, sauf dans le cas où le patient aurait souscrit à une mutuelle surcomplémentaire qui est bien sûr très onéreuse.
Malheureusement la réponse du responsable de l’AGEFIPH est sans appel, il s’agit d’un problème de vie et non d’un problème d’emploi dont l’AGEFIPH est spécialisée. Il faut donc se tourner vers la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour obtenir une PCH (Prestation de compensation du handicap) ou encore vers les conseils régionaux ou départementaux.