Visite du Salon Handicap et Emploi
(28 mai 2018)

Dans le cadre du programme de DLF, l’insertion des personnes handicapées dans l’emploi est une priorité pour Nicolas Dupont-Aignan, c’est pourquoi il a nommé Naji Debache chargé de mission pour le handicap.
Un tour de France auprès d'un certain nombre d'entreprises impliquées dans l'insertion des handicapés a permis de dégager les grands axes des améliorations souhaitables:

  • Simplifier les démarches et les dossiers
  • Favoriser l’insertion par le travail en renforçant les aides aux structures professionnalisantes (ESAT, EA…)
  • Privilégier l’accès au télétravail pour les personnes à mobilité réduite

Le lundi 28 mai, Naji Debache chargé de mission pour le handicap et Caroline Duez missionnée pour les non-voyants se sont rendus au salon Handicap et Emploi qui se tenait au Palais des Congrès de la porte Maillot à Paris. 
Ce salon réunissait des professionnels de l’insertion des personnes en situation de handicap dans les entreprises et les organismes qui aident ces derniers aussi bien financièrement que par des conseils d’adaptation de leur environnement.

Naji Debache a notamment rencontré les responsables de:

  • APF (Association des paralysés de France)
  • MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées)
  • Radio Vivre FM.com
  • AGEFIPH (Association de Gestion des Fonds pour l'Insertion Professionnelles des Personnes Handicapées)
  • Pôle Emploi
  • Start-up axées sur les aides aux handicapés

Premier bilan: l'emploi

Seulement 50% des entreprises recrutent les 6% obligatoires de personnes handicapées dans leur équipe, conformément à la loi du 10 juillet 1987.
L’un des problèmes majeurs réside dans le fait qu’il y a des offres d’emploi à bac+4 et bac+5 mais que les personnes atteintes d’un handicap ont souvent du mal à accéder aux hautes études.
Il y a donc des postes adaptés dans le secteur de la bureautique, mais il y a une vraie pénurie dans le management, la comptabilité etc... 
Il y a aussi un manque évident de dotations pour accéder à des formations qui permettraient de former des personnes à ces métiers.

La branche Mission Handicap de SYNERGIE propose des emplois aux personnes handicapées mais leurs propositions d’emplois ne sont pas toujours adaptées au handicap de la personne concernée.
De plus, après s’être inscrites, les personnes recherchant un emploi receoivent ensuite beaucoup de publicités dans leur boîte mail. SYNERGIE affirmé qu’ils ne transmettaient les données personnelles à aucune société. En revanche l’explication résiderait peut-être dans le fait que lorsqu’ils publient des annonces sur les sites partenaires comme INDEED par exemple ou Pôle Emploi, il n’est pas impossible que ces sociétés partagent les données.
Les responsables de SYNERGIE n’ont pas été en mesure de donner des chiffres sur le taux de réussite d’insertion et d'emploi pour une personne reconnue comme Travailleur Handicapé.

Les représentants de Pôle Emploi pour le secteur Handipass ont expliqué qu’ils établissaient un diagnostic avec les demandeurs d’emploi pour définir ce qu’ils appellent leurs "limitations".
Les offres d’emploi ne sont pas classées par type de handicaps car ils considèrent que cela relève des problèmes de santé et donc de la vie privée. Leur objectif est de connaître le niveau d’autonomie des personnes et quels sont leurs besoins d’accompagnement spécialisé.
Pôle Emploi procède à un suivi hebdomadaire auprès des entreprises qui proposent des offres d’emploi.
Les responsables n’ont pas été en mesure de nous donner le pourcentage de demandeurs d’emploi en situation de handicap, ni le pourcentage de ceux qui trouvent un emploi en passant par Pôle emploi.

Deuxième bilan: la formation

Parmi les sociétés qui aident les personnes handicapées à se former et à trouver un emploi, l’ESAT Paul Besson (Etablissement et Services d'Aide par le Travail) propose divers ateliers tels que les espaces verts, la blanchisserie, le ménage, etc...
L’établissement dispose de 90 places par an et regroupe tout type de handicaps dont la majorité est essentiellement mental. Le taux de réussite à trouver un emploi ensuite reste malheureusement extrêmement faible. Un seul placement en 2017.

De même, Mission Handicap Assurance, créée par la Fédération Française des Assurances, est destinée à favoriser l’insertion par la formation en contrat d’alternance, pour les étudiants bien sûr, mais aussi pour les personnes d’une moyenne d’âge de 45 ans.
Il est possible pour les demandeurs d’emploi de proposer leur candidature jusqu’à huit postes différents, le but étant d’aider chaque personne en situation de handicap à prendre confiance en soi.  L’équipe agit en partenariat avec TH conseil. L’immersion de huit jours dans les sociétés peut aboutir à des contrats d’embauche.

Troisième bilan: l'accès aux soins longue durée

Lors de sa rencontre avec le responsable de l’AGEFIPH, Naji Debache l’a interpellé à propos du forfait hospitalier de longue durée.
En effet en cas d’hospitalisation, l’Assurance Maladie prend en charge une partie des frais, cependant le forfait hospitalier reste à la charge du patient.Le montant du forfait hospitalier est fixé à 20€ par jour, par arrêté ministériel, depuis le 1er janvier 2018. Lors d’une hospitalisation de très longue durée, un patient en situation de handicap, qui perçoit comme seul revenu l’Allocation Adulte Handicapé et qui est locataire, ne peut pas assumer financièrement le cumul de son loyer et de ce forfait.
Les mutuelles ne remboursent pas non plus ces frais hospitaliers, sauf dans le cas où le patient aurait souscrit à une mutuelle surcomplémentaire qui est bien sûr très onéreuse.
Malheureusement la réponse du responsable de l’AGEFIPH est sans appel, il s’agit d’un problème de vie et non d’un problème d’emploi dont l’AGEFIPH est spécialisée. Il faut donc se tourner vers la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour obtenir une PCH (Prestation de compensation du handicap) ou encore vers les conseils régionaux ou départementaux.

Quatrième bilan: le matériel adapté

Naji Debache a eu l’occasion de découvrir quelques sociétés qui proposent des aides techniques telles que l’appareillage "evacusafe" d'AXSOL qui permet aux fauteuils roulants d’emprunter les escaliers, avec l’aide d’une tierce personne, dans les entreprises qui ne disposent pas d’ascenseur ou dont les locaux, trop petits ou classés, ne permettent pas d'en installer un.
Ce dispositif est proposé à la location et peut être utilisé dans de nombreuses situations provisoires telles que l’événementiel (Parc des Expositions, Roland Garros...), les établissements scolaires (fracture de la jambe par ex.), les habitations sans ascenseur (après un AVC par ex).
Il est également proposé à la location pour des touristes.
Les deux bémols de ce dispositif sont que son utilisation n’est malheureusement pas remboursée par la sécurité sociale car il est considéré comme un produit de confort et qu'il nécessite l’accompagnement d’une tierce personne pour le manipuler.

Une Start-up Smartear présentait un dispositif destiné aux personnes malentendantes, qui transforme les sons en lumières de couleurs différentes selon leur utilisation: sonnerie du téléphone, sonnette de la porte, bébé qui pleure, quelqu’un qui appelle depuis une autre pièce etc... Cet appareil s’utilise avec une application sur Smartphone et peut être utile à domicile comme sur le lieu de travail.

La société Bird (SARL constituée de cinq personnes: deux gérantes, deux salariées et une en contrat d’alternance) propose un dispositif de réalité virtuelle destiné à sensibiliser l’entourage aux problèmes rencontrés par les personnes en situation de handicap au quotidien ou au travail.
Pour l’instant le système permet de mettre les "testeurs" en situation de dyslexie par exemple, ou encore d’expliquer aux personnes qui fréquentent des épileptiques les premiers gestes à avoir lors d’une crise d’épilepsie.
L’équipe est en train de développer également le projet pour le daltonisme, l’autisme, la paraplégie, la déficience visuelle et la déficience auditive.
La démonstration virtuelle a malheureusement un coût très élevé de 3000€ à 5000 €.

Autres rencontres

Rencontre avec Stéphanie Rey de Signs of inclusion: elle vit à Toulouse mais voyage à travers le monde pour sensibiliser sur le handicap. Elle n’est pas en situation de handicap elle-même mais ses parents sont atteints de surdité. Elle soulève le fait qu’il y a un énorme manque de prise en charge des enfants non handicapés dont les parents sont handicapés.
Ses recherches à travers le monde sont aussi destinées à visiter des lieux de vacances qui peuvent accueillir les personnes invalides.

Rencontre fort sympathique avec des animateurs de VivreFM.com, la radio du handicap. Vivre FM est une radio associative consacrée à l'intégration sociale, culturelle et professionnelle des personnes handicapées. Elle est gérée par l'Association Nationale pour la Prévention des Handicaps et pour l'Information (ANPHI). Son équipe est composée de journalistes, animateurs et techniciens/réalisateurs valides et handicapés.

Rencontre avec Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat chargée des Personnes Handicapées, au détour des allées et discussion impromptue.